The Irish Press - Biden et Yoon scellent leur alliance "indéfectible" face à Pyongyang

Biden et Yoon scellent leur alliance "indéfectible" face à Pyongyang
Biden et Yoon scellent leur alliance "indéfectible" face à Pyongyang / Photo: Jim WATSON - AFP

Biden et Yoon scellent leur alliance "indéfectible" face à Pyongyang

Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol ont lancé mercredi une mise en garde solennelle à l'adresse de la Corée du Nord contre toute attaque nucléaire qui provoquerait la "fin" du régime à Pyongyang.

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S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de leur entretien à la Maison Blanche, les deux dirigeants ont multiplié les avertissements adressés au voisin du Nord, mettant en exergue le renforcement de leurs moyens de dissuasion et leur "alliance indéfectible", "forgée en temps de guerre et qui a prospéré en temps de paix", selon M. Biden.

"Une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les Etats-Unis ou ses alliés ou partenaires est inacceptable et provoquera la fin du régime qui déciderait d'entreprendre une telle action", a averti le président américain.

"Nous pouvons obtenir la paix par une force supérieure écrasante, et non une paix factice fondée sur une bonne volonté de l'autre partie", a déclaré pour sa part le président sud-coréen, en soulignant que les Etats-Unis répondraient à toute attaque nucléaire nord-coréenne avec des armes atomiques.

Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont ainsi convenu dans une "Déclaration de Washington" adoptée mercredi de renforcer considérablement leur coopération en matière de défense y compris nucléaire par le biais de "consultations" plus étroites.

"Nos deux pays se sont mis d'accord pour lancer des consultations bilatérales immédiates en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne et promis d'y répondre promptement et de façon décisive en employant toute la force de notre alliance y compris les armes nucléaires des Etats-Unis", a dit M. Yoon.

Il s'agit ainsi pour les Etats-Unis de renforcer son parapluie sécuritaire et de rassurer son allié sud-coréen, la Corée du Nord ayant procédé cette année à un niveau record de tirs de missiles balistiques.

Le message s'adresse aussi à la Chine que les Etats-Unis jugent comme étant leur principal défi stratégique des prochaines décennies.

Il intervient alors que les Etats-Unis ont récemment renforcé de façon significative leurs relations de défense avec l'Australie, le Japon et les Philippines.

Le président Yoon, qui effectue une visite d'Etat de six jours aux Etats-Unis, était arrivé sous les acclamations de quelques centaines de personnes rassemblées devant la Maison Blanche et a reçu les honneurs militaires lors d'une cérémonie bien rodée.

Les deux dirigeants doivent encore participer avec leurs épouses à un dîner de gala en soirée.

Il s'agit seulement de la deuxième visite d'Etat d'un dirigeant étranger sous la présidence Biden, après celle du président français Emmanuel Macron en décembre dernier.

- Sous-marin nucléaire -

Parmi les mesures décidées dans le cadre de cette "Déclaration de Washington" figure l'escale d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins en Corée du Sud pour la première fois depuis quatre décennies.

Le déploiement de ce sous-marin équipé de missiles balistiques à tête nucléaire, doit cependant rester "occasionnel".

Par ailleurs, cette "Déclaration de Washington" met en place un mécanisme de consultation et d'échange d'informations avec Séoul sur la dissuasion nucléaire.

"Les Etats-Unis n'ont pas pris de telles mesures, vraiment, depuis le temps de la Guerre froide avec une poignée de nos plus proches alliés en Europe", avait affirmé un responsable sous couvert d'anonymat avant la rencontre.

Pour autant, les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention de déployer durablement des armes nucléaires en Corée du Sud et Séoul réaffirme son engagement à ne pas chercher à se doter de son propre arsenal.

- Plus "visible" -

Pour les Etats-Unis, il s'agit de rendre "notre dispositif de dissuasion plus visible à travers le déploiement à intervalles réguliers de moyens stratégiques", a dit le responsable.

Outre les sous-marins, il y aura "une cadence régulière de visites de bombardiers et de porte-avions". Mais il n'y aura pas "de déploiement permanent de ces moyens ni d'armes nucléaires", a-t-il dit.

Les autorités américaines en avaient averti la Chine au préalable afin de leur expliquer "le raisonnement" derrière ces mesures, alors que Pékin risque fort de dénoncer une nouvelle escalade dans la région.

Le président Yoon doit s'adresser jeudi aux deux chambres du Congrès et participer à un déjeuner avec la vice-présidente Kamala Harris et le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Vendredi, il se rendra à Boston pour visiter les prestigieuses universités du MIT et de Harvard, avant de rentrer en Corée samedi.

Arrivé lundi dans la capitale, il s'était rendu mardi au centre spatial Goddard de la Nasa près de Washington, puis, a accompagné du président Biden, au mémorial de la guerre de Corée (1950-53) dans le centre de la capitale.

P.Conti--IM