Quinze morts dans des frappes israéliennes visant le Jihad islamique à Gaza
Quinze Palestiniens parmi lesquels des membres du Jihad islamique, mais aussi quatre enfants, ont été tués mardi dans des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza, selon les autorités locales.
Ces raids, intervenus moins d'une semaine après l'annonce d'une trêve entre Israël et le Jihad islamique, font craindre une nouvelle spirale de violences. L'armée israélienne a appelé les Israéliens vivant dans un rayon de 40 km de la bande de Gaza à ne pas s'éloigner des abris, pour se protéger de possibles représailles palestiniennes.
Avant l'aube, des frappes ayant mobilisé 40 aéronefs ont visé trois commandants des brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, à Gaza même et à Rafah, à la frontière avec l'Egypte, selon l'armée israélienne.
Le Jihad islamique, mouvement palestinien qualifié de "terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, a confirmé la mort de trois responsables.
En fin de journée, l'armée a dit avoir visé d'autres membres du Jihad islamique qui transportaient des missiles guidés antichars à bord d'une voiture à Khan Younès (sud).
Le ministère de la Santé à Gaza a rapporté que deux Palestiniens avaient été tués, portant à 15 le nombre de morts, dont quatre enfants, dans les frappes israéliennes menées mardi sur ce territoire.
Figurent parmi les personnes tuées un citoyen russe, médecin, son épouse et l'un de leurs enfants, d'après un message publié sur Facebook par la Représentation russe à Ramallah, en Cisjordanie.
- "Inacceptable" -
L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a jugé "inacceptable" la mort de civils, tandis que l'Union européenne a assuré que "les vies civiles doivent être protégées en toute circonstance".
Exprimant "sa vive préoccupation", la France a rappelé "les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire qui incombent à Israël", qui impose un blocus sur Gaza depuis la prise de contrôle du Hamas islamiste en 2007.
Regrettant les pertes civiles, un porte-parole militaire, Daniel Hagari, a déclaré à des journalistes qu'il était difficile toutefois de les éviter "car nous œuvrons contre des terroristes qui mènent leurs activités jour et nuit parmi des civils".
"Notre principe est clair: quiconque nous fait du mal, nous les frapperons avec force", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nous sommes au milieu d'une opération. Nous sommes préparés à toutes les possibilités. Je suggère que notre ennemi ne joue pas avec nous".
"Le sang des martyrs ne fait que renforcer notre détermination à poursuivre sur leur voie", a déclaré Abou Hamza, porte-parole des brigades Al-Qods, dans une vidéo.
Daoud Chehab, un dirigeant du Jihad islamique à Gaza, a lui assuré que "toutes les villes et colonies" israéliennes allaient être "sous le feu".
Les frappes surviennent moins d'une semaine après une escalade de violence de moins de 48 heures entre l'armée israélienne et le Jihad islamique, consécutive à la mort dans une prison israélienne d'un responsable de l'organisation en grève de la faim.
Une trêve avait été annoncée, résultant notamment d'une médiation égyptienne. Israël n'avait pas commenté.
Après ces nouveaux raids, la diplomatie égyptienne a dénoncé des "agressions" qui "pourraient rendre la situation incontrôlable dans les Territoires palestiniens occupés".
- "Il était temps" -
"Il était temps", s'est félicité sur Facebook le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui avait jugé trop faible l'action militaire israélienne la semaine dernière.
Il a aussi annoncé qu'il participerait de nouveau au conseil des ministres et aux sessions du Parlement qu'il avaient boycottés ces derniers jours.
Depuis le début de l'année, au moins 123 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.
P.Rossi--IM