Gaza: 28 morts au 3e jour de violences entre groupes palestiniens et Israël
Vingt-huit Palestiniens, dont des enfants, des combattants et plusieurs chefs militaires du Jihad islamique, ont été tués dans la bande de Gaza en trois jours d'escalade entre Israël et des groupes armés, sans signe de répit jeudi, malgré des efforts de médiation.
Cette flambée de violences, la plus importante entre Gaza et Israël depuis août 2022, a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant le Jihad islamique, organisation considérée comme "terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Des journalistes de l'AFP ont vu de nombreuses frappes israéliennes sur Gaza et des tirs de roquettes vers le sol israélien au cours de la journée.
Dans les localités adjacentes à la bande de Gaza, les sirènes d'alerte retentissent à intervalles réguliers.
Depuis les premiers tirs de roquettes mercredi, 547 de ces projectiles ont été lancés vers le territoire israélien, dont 175 ont été interceptés par le système de défense anti-aérien, selon l'armée israélienne.
Cinq personnes ont été blessées à Rehovot (sud de Tel-Aviv) en fin d'après-midi après le tir d'une roquette, dont une grièvement, d'après les services de secours israéliens.
A Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, le ministère de la Santé a fait état de 28 morts, dont des enfants, et plus de 80 blessés, depuis mardi.
Des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont aussi été tués, d'après ces groupes.
- "Très dangereux" -
Dans la ville de Gaza, la plupart des commerces sont restés fermés et les rues étaient désertes, tandis que des drones israéliens quadrillaient le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place.
A l'hôpital al-Chifa, Suhail al-Masri, 32 ans, est venu voir son fils blessé dans une frappe.
"Je ne serais pas sorti de la maison autrement car la situation est très dangereuse", a-t-il dit à l'AFP. "Israël bombarde de partout et les tirs de roquettes de la résistance n'ont pas cessé".
"Les assassinats israéliens ne resteront pas impunis et toutes les options sont sur la table pour la résistance", a affirmé le Jihad islamique, tandis que le Hamas a rappelé jeudi que "la résistance (est) unifiée".
"Ce matin, nous avons éliminé le responsable des tirs de roquettes du Jihad islamique à Gaza, et il y a une heure, nous avons éliminé son adjoint", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en référence à Ali Ghali et Ahmed Abou Daqqa, commandants de l'organisation palestinienne.
"Je l'ai déjà dit: celui qui nous attaque risque sa vie et celui qui le remplace aussi", a-t-il dit, en visite sur une base militaire.
- Tentatives de médiation -
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir un cessez-le-feu.
Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, est arrivé jeudi au Caire, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'organisation palestinienne, sous couvert d'anonymat.
Une délégation égyptienne doit se rendre en soirée à Tel-Aviv en vue de négocier une trêve, a rapporté une source égyptienne à l'AFP.
Se disant "préoccupé" par les tirs palestiniens, l'ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a dit "travailler en vue d'une désescalade rapide", d'après un message sur Twitter.
"Ce n'est pas la première fois que ma maison est touchée (par des roquettes) mais je n'ai pas peur", a dit à l'AFP Miriam Keren, 78 ans, dont la remise a été entièrement détruite et la voiture endommagée à Ashkelon, dans le sud d'Israël.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.
En Cisjordanie occupée, 25 membres du Jihad islamique ont été arrêtés ces derniers jours, a indiqué l'armée. Deux Palestiniens ont par ailleurs succombé à leurs blessures par balles, infligées par les forces israéliennes lors d'opérations dans le nord.
V.Barbieri--IM